Bruno Durif

Bruno Durif lors du 50ème festival les Cultures du Monde

Le festival s’achevait,
Sur la place, une voix familière raisonnait : « le festival se termine, nous espérons que vous l’avez apprécié, à l’année prochaine. »
Bruno,
Tu étais la voix familière du festival et puis aussi… et puis aussi…
Invisible aux yeux du public, tu étais un membre de l’équipe matériel, 

de ceux qui préparent les comptoirs qui seront installés dans les différents stands, 

de ceux qui participaient au rangement et à l’agencement de notre dépôt.

Tu avais la passion du travail du bois avec le savoir-faire et la précision du menuisier, on le voyait bien quand tu mesurais, coupais, ajustais. On le voyait bien à ta moue quand était choisie une planche un peu trop courte, (qu’il fallait immanquablement « rapponcher ») une vis un peu trop longue qui ressortait de l’autre côté, (bien sûr).
L’à peu près en ce domaine n’était ni dans ta manière de voir, ni dans ta manière de faire, mais tu avais l’indulgence de n’en rien dire.

Tu étais musicien, un musicien passionné qui a su transmettre cette passion à ses enfants. Tu avais la maitrise de ton instrument, ce qui t’a amené à jouer dans de multiples orchestres de bals populaires, et quand tu en parlais on voyait tes doigts s’agiter comme pour prendre l’instrument et en tirer les plus belles notes. Tu avais le souvenir de ces musiciens que tu as accompagnés, que tu admirais parfois, le souvenir de ces danseurs du temps passé qui se pressaient sur les pistes de danse sur quelques notes de musiques populaires. Parce que ton goût allait à la musique populaire, à ces chansons que tous, nous fredonnons…

Tu étais un rire tonitruant en écoutant de bonnes (parfois moins bonnes) plaisanteries. Quelqu’un avec qui on avait le bonheur de partager quelques bons moments.

Et puis aussi, un passionné de la petite reine, un passionné de rugby, et puis aussi, et puis aussi…

Tu étais une voix,
Durant tout le festival, tu habillais la place du festival de ta voix chaleureuse en accompagnant chacun, vers le restaurant et son menu immanquable, vers la guinguette et ses concerts extraordinaires, souhaitant la bienvenue à ceux qui se pressaient vers l’aréna pour le spectacle du soir, interrogeant les exposants sur le produit phare… et puis aussi…et puis aussi…

Mais voilà, la maladie t’a enlevé, tu as cru et nous aussi, que tu avais pu la maitriser, nous t’avons vu fatigué de longues journées, sans que jamais tu n’aies rien laissé filer.

Jusqu’au bout du festival, tu nous as embarqués dans ta joie et ton enthousiasme…

L’année prochaine, ta voix ne nous accompagnera pas sur la place du festival, tu n’égraineras pas le programme de la journée, tu ne parleras pas des menus à déguster, tu ne partageras pas ton enthousiasme pour les groupes que tu as écoutés. Ta voix ne sera pas là.

Et tu nous manqueras…